CYRIL ATEF PROPULSE LA B.O. DE "VIVA RIVA"

Batteur-percussionniste de M lors des concerts (et parfois en studio), membre de Bumcello (duo avec Vincent Segal), créateur de Congopunq, Cyril Atef a réalisé la BO de Viva Riva, film du réalisateur congolais Djo Tunda Wa Munga qui sort sur les écrans français le 18 avril. Rencontre avec celui qui concocté la marmite bouillante de transe, d'electro et de musique africaine.

"J'ai tout de suite pensé à un film  de Tarantino ou de Tony Scott  version congolaise.  Le scénario m'a tout de suite parlé : musique, gangsters, trafic de pétrole, sexe, magouille, bière, discothèque... C'est une bonne description de Kinshasa à une certaine époque" souligne d'emblée Cyril Atef.


B.O CONGOLAISE. Ce n'est pas un hasard si Cyril Atef est à l'aise pour réaliser cette bande originale de film. Congopunq est déjà dans cette vibration, dans ce groove matiné d'electro et de transe africaine. "Le producteur du film Boris Van Gils a entendu un morceau de Congopunq sur radio Nova et en a parlé à Fabrice L'hérisson, le 
programmateur du festival Factoryqui est aussi un ami. Ce dernier m'a contacté et il y a eu ensuite un appel d'offre pour 4 ou 5 compositeurs. J'ai finalement remporté la mise. J'ai rencontré le réalisateur Djo Tunda Wa Munga par la suite sur Paris. Il m'a parlé du scénario et m'a dit qu'il cherchait un son très urbain, un mélange d'électro, de musique roots et de transe africaine comme on peut l'entendre dans les rues de Kinshasa". 



LE POULS DE KINSHASA. Pour mieux s'imprégner de l'ambiance à saisir, le réalisateur lui alors suggère de venir sur place, à Kinshasa pour prendre les pulsations urbaines. "J'y suis allé 10 jours en juin 2009, pour trainer dans les clubs et pour sentir les vibrations de la ville. Le premier jour, j'ai participé au tournage dans un bar. Nous avons fait un essai avec quelques acteurs. Je sortais tous les soirs pour aller voir plein de groupes. J'ai pris un kiff énorme. Je demandais à chaque groupe de jouer avec eux. Ils étaient surpris de voir un grand blanc prendre les baguettes ou jouer des percus mais ça s'est bien passé. Avec le réalisateur et son équipe, nous sommes aussi allés dans les clubs car certaines scènes se situent en discothèque. J'écoutais déjà de la musique congolaise depuis une vingtaine d'années mais j'ai découvert là-bas des pépites incroyables, des groupes comme Basokin ou Bayouda qui viennent de la région du Kasaï. De la bombe absolue, en musique comme en danse. Cela m'a inspiré pour certains morceaux".

        
B.O., BUMCELLO, CONGOPUNQ. Rentré à Paris, il commence à travailler seul dans un studio du 19ème arrondissement de Paris avec Jean-Pierre Sluys, compositeur et ingénieur son. "J'ai ensuite appelé le guitariste Flamme Kapaya, qui m'a énormément apporté son savoir-faire sur la rumba zaïroise et le ndombolo. Le tromboniste Yves Robert et Thomas Bloch, qui joue des Ondes Martenot et du Crystal Baschet, m'ont aussi prêté mains fortes. J'ai enfin envoyé quelques morceaux à Kinshasa pour que le rappeur du ghetto Papy M'bavu y participe. Le musicien réalise ainsi les morceaux sans avoir vu les images du film. "J'envoyais les titres à Kinshasa puis le réalisateur les validait ou pas. Je n'ai vu les rushs du film que plus tardivement". Alors que le film "Viva Riva" sort mercredi 18 avril, Cyril Atef a encore du pain sur la transe. Il travaille déjà sur le prochain disque de Congopunq et sur celui de Bumcello, avec son compère Vincent Ségal, qui devrait sortir à la rentrée 2012. Le batteur-percussionniste suit également de près la sortie (le 25 avril) du film "Tue-moi" de sa soeur Emily Atef qui vit dans leur ville natale, Berlin. 



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